Protéger les champs d’ail au Québec avec un paillis, oui ou non?

Protégez les champs d'ail avec du paillis, oui ou non?

« J’ai planté mon ail du Québec de variété «Music» à la fin du mois de septembre. Maintenant, il a presque trois pouces hors de terre. 1) Est-ce que je vais perdre ma récolte? 2) Est-ce que je devrais le couvrir? »

Nous avons reçu ces questions par courriel. Nous profitons de l’occasion pour partager nos réponses avec ceux qui nous suivent.

1) Est-ce que je vais perdre ma récolte d’ail du Québec? Il est normal que l’ail pousse un peu pendant l’automne. Nous plantons d’ailleurs l’ail de variété Music pendant cette période pour qu’il puisse développer un bon réseau racinaire et croître avec vigueur le printemps venu. Cependant, si l’ail ne sort pas de terre pendant l’automne, il ne faut pas s’inquiéter!

2) Est-ce que je devrais couvrir mon ail ? Il existe plusieurs façons de faire au Québec. Certains producteurs mettent de la paille, d’autres non et d’autres utilisent des procédés de culture différents (paillis en plastique, herbicides, etc.).

De notre côté, comme nous cultivons notre ail sous régie biologique, nous protégeons l’ail avec un paillis. Nous utilisons de la paille, mais dans un jardin ou une culture de plus petite taille, il serait possible d’utiliser des feuilles mortes.

Mettre un paillis pour protéger votre ail du Québec pour l’hiver.

Voici les avantages d’utiliser un paillis : 

– L’ail est sensible au gel intense et aux changements de température (gel-dégel). Cela peut affaiblir les plants et les rendre moins vigoureux à l’arrivée du printemps. À Saint-Malo, nous avons eu des hivers très imprévisibles dans les dernières années (exemple : disparition du couvert de neige en février suivi d’une période de gel intense). Couvrir l’ail permet de le protéger si le couvert de neige est absent.  

– Le rendement de l’ail (la grosseur de la tête d’ail) est sensible à la compétition des mauvaises herbes. La présence d’un paillis permet de contrôler les mauvaises herbes. Malheureusement, le paillis ne fait pas tout le travail à notre place. Effectivement, il faut travailler le sol pour éliminer les mauvaises herbes avant de mettre la paille et désherber au besoin, entre les plants et entre les rangs!

– L’ail a besoin d’un pouce d’eau par semaine. La présence d’un paillis permet de tempérer le taux d’humidité dans le sol en période de grande sécheresse.

Ceci étant dit, certains producteurs d’ail du Québec n’utilisent pas de paillis.

Voici les inconvénients d’utiliser un paillis :

– Dépendant des surfaces à couvrir, acheter de la paille est un gros investissement.

– La présence de graines de mauvaises herbes dans un paillis de mauvaise qualité peut intégrer des mauvaises herbes dans les champs. Cela augmentera par la bande les coûts en main d’œuvre pour le sarclage.

– Lorsque le sol est protégé par un paillis, il dégèle moins rapidement. Ainsi, l’ail peut prendre une à deux semaines de plus pour sortir de terre (par rapport à de l’ail qui ne serait pas sous la paille). Par le fait même, les récoltes de fleurs d’ail et d’ail et leur mise en marché sont retardées.

– Finalement, l’utilisation d’un paillis comporte un défi de taille : l’épaisseur. Si le paillis n’est pas assez épais, il sera efficace contre le gel, mais pas contre les mauvaises herbes. Si le paillis est trop épais, l’ail va étouffer et mourir.

Bref, l’agriculture ce n’est jamais simple, à vous de trouver la solution la plus adaptée à votre réalité. Si vous avez des questions concernant la culture de l’ail au Québec, n’hésitez pas à nous en faire part ou à consulter notre guide de culture d’ail.

Que vous soyez un jardinier ou un producteur d’ail, nous vous souhaitons une bonne fin de saison, les travaux au champ tirent à leur fin!

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Patientez jusqu’à la prochaine récolte avec nos fleurs d’ail fermentées dans l’huile offertes à l’année dans les supermarchés. 

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Mettre de la paille à l'automne sur nos champs d'ail du Québec

Sébastien Grandmont, producteur d’ail du Québec et co-propriétaire du Petit Mas